Introduction
5.5 La portée extraterritoriale des obligations juridiques internationales : comprendre la compétence
Un État doit respecter ses obligations en vertu du droit international humanitaire au-delà de son propre territoire. Le but du DIH étant de réglementer la conduite d’un ou de plusieurs États impliqués dans un conflit armé international (c’est-à-dire interétatique) sur le territoire d’un autre État, il ne fait aucun doute que le DIH s’applique à la conduite extraterritoriale d’un État, même si la portée géographique de l’applicabilité du DIH n’est pas illimitée. Il en va de même pour les conflits armés non internationaux (c’est-à-dire non interétatiques) : Les règles du droit international humanitaire reflètent des « considérations élémentaires d’humanité » et sont applicables, en vertu du droit international coutumier, à tout conflit, qu’il soit international ou non international. Les parties à un conflit « ne peuvent pas être exonérées de leurs obligations en matière de droit international humanitaire lorsque le conflit s’étend au-delà du territoire d’un seul État ».
En vertu du DIDH, la question est plus complexe. Pour qu’un État ait des obligations en matière de droits de l’homme envers les personnes (y compris les personnes qui ne sont pas des citoyens de cet État), et pour que les droits de l’homme des personnes soient appliqués par et contre cet État, ce dernier doit avoir juridiction (c’est-à-dire « autorité, responsabilité ou contrôle ») sur ces personnes ou sur l’espace qu’elles habitent. La juridiction des États en vertu du DIDH est différente de :